ACCIDENT I
La chute inattendue de ses eaux
De son berceau de sang utérin
De son landau d’amour et de peau
Libère un cri que le temps restreint
Dans l'ordre monotone du monde
En l’espace de quelques secondes
Son empreinte au silence s’inscrit
Auprès de débiteurs d’autres cris
Respire et pleure fort nouveau-né
Ton compte à rebours s’est actionné
ACCIDENT II
La chute inattendue, jeté au paradis
Accroché à son siège, un brusque coup de frein
Dans le chaos humain qu’aucun temps ne restreint
L’espace d’un instant, dernier cri d’une vie
Par défaut son air bag lui sert de coupe-vent
Le temps le transporte à l’intérieur, vers l’avant
Insensible au vivant, tout paraît clair et stable
La mort semble un extrait de mémoire insondable