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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 19:44

 

 

 

JE SUIS TA

 

 

Seule voix, lourd masque d’airain

Ornant tes lèvres de murmures

Longtemps réduites en sculptures.

Il faudrait un rire serein

Triste visage, rougis-tu ?

Une parole qui ennivre

De cette onction que se délivre

Enfin ton cœur qui s’était tu.

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 19:34

Logorrhée

 

Niaiserie de poète

Suintant la beuverie

Véreux de mièvrerie

Qui fait mal à la tête

 

Ô vieillard ennemi

Rot verbeux de bourbasse

Ta tronche de demi

Siècle d’hier m’agace

 

Aspirateur d’étoiles

Pauvre auguste conteur

Raillé des chiens sans poils

Et de leur fier tondeur

 

Oublié de ce monde

De beaux capitalistes

Tu gis rimeur immonde

Auprès des tiers-mondistes

 

Ta barbe pue la crasse

Des cantiques foireux

Fondus dans la mélasse

Des livres sirupeux

 

Au bûcher ton papier

Coulis de caramel

Que brûle l’art pompier

Et vive les emails !

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 19:31

Cabridan

 

Dis-moi, le cabridan, c’est un géant,
Est-il vrai qu’il a d’effroyables dents ?
Est-ce qu’il crie « pish ! pish ! » ou bien « cot ! cot ! »
Quand il déguste son pot de compote ?*

 

Mais non, il ne chante qu’en occitan

Et c’est un frelon qui n’a pas de dents,

Qui fait des « bzz bzz » quand sa queue gigote

Dans le gros bocal rempli de griottes.

 

variante : un exquis polyglotte

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 19:28

Prédateurs

 

Toi, le bourdon qui me le file

Belle Arachné ma vie défile

Ronge mon sang pour que s’efface

Ce gros cafard — que la vie lasse

 

Et quand tout ne tient qu’à un fil

Longue est la langue du reptile

Pauvre avorton sans carapace

Proie des sangsues — la mort qui passe.

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 19:25

 

 

Poisson-chien

 

 

« qu’elle fredonne l’air miraculeux des quatre points cardinaux

qui nous protègent contre l’égarement du chien pour-

suivant éternellement sa queue » (Extrait de : André Breton, essais et témoignages. A la Baconnière.)

 

Lorsqu’un affreux molosse manque

De chien

Plus que

D’os et de chiennes

Bête noire

D’un cynique concours canin

S’entortillant dans ses chaînes

Tel un cerbère de foire

Sans têtes

Ni queue

Qui se la mord

A qui mieux-mieux

Sans succès

Et sans espoir

De n’être rien de plus

Qu’un moins que rien

Que dire du poisson pané

Déjà mort

Dans l’assiette

Sans queue ni tête

Comme Médor

Qui a mordu

Pour le pire

Cela va sans dire

Le poisson pané

(De morue)

Très fort

N’est-il pas

Mort

Déjà

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 19:24

 

Ozoneurs (rendus à nos dépouilles)

 

L’ozoneur éraillant nos fibres erratiques

Ranime les esprits des amours amniotiques

Vivre l’exil ne vaut-il pas mieux que s’offrir

A cette alcôve où le cœur ne peut plus s’ouvrir

 

Battant dans les vaisseaux un fredon de moteur

Riveté au poitrail cynique escamoteur

D’où un gaz asphyxiant les bouches distendues

Dissipe le limon de nos langues perdues

 

Vivre l’exil ne vaut-il pas mieux qu’espérer

Dans cette cage au corps qui peine à respirer

Un instant s’affranchir de la boîte à bonheur

Et s’enfuir ivre enfin loin de son ozoneur.

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 19:21

La reine araignée

 

 

Que la reine araignée

Se sent bien fatiguée

De tisser pour tuer

Les bestioles ailées

 

Qui font mille courbettes

Et tant de simagrées

Priant d’être épargnées.

« Que laides sont ces bêtes,

 

Autant donc les saigner »,

Dit-elle, d’un ton grave,

Emballant ses cadavres

Pour la sainte journée.

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 18:49

Chaîne de montage 1

 

En des pressions agnosiques

D’où s’extraient les oraisons

Mon rêve d’espace blanc

Se berce aux parois des glottes

 

Les symptômes positifs

Nous font aller deux par trois

Crier agacer les bêtes

Au grand dam des vieux savants

 

La mienne a un œil impur

La tête à côté des doigts

Elle regarde sans sourire

Ses organes transparents

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 18:46

 

 

 

Bucéphale

 

Quand du ramdam des fers ensorceleurs

S’envole la fumée des ongulés,

La bouche écumante des grands trotteurs

Enivre les soudards yeux affolés

 

Par les coups d’éperon des fiers dompteurs

Qui, aux sons des cravaches décuplés,

S’oublieront dans une orgie de couleurs :

Casques de fiel, casaques bariolées.

 

La jument rebelle aux grands yeux pivoine

S’en ruera toujours bien d’avoir perdu

Le droit à sa double ration d’avoine ;

 

Eût-elle gagné, peu importe son dû

S’il faut être rossée comme un tocard :

Gare aux coups de sabots vengeurs, hussard !

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 18:45

Quand Benjamin Péret

Désespérait gaiement

De rencontrer un jour

Le moindre succès

Ou de changer le monde

Par ses écrits surréalistes

 

Sans écumer il écrivait

Des nuits de beurre *

Et des joyaux secrets **

Semés d’amours fantaisistes

 

Il avançait tête baissée

Comme le font les crustacés

Malgré les désespoirs

Au gré des mers de cuirassés

Et des écailles tristes

 

Ou peut-être il s’en fichait

« Un point c’est tout » écrivit-il

Dans « Les 4 vents » (1946)

Ce qui semble peu de chose

A ce qu’il paraît pour casser les vitrines

« Un saut de puce comme une brouette

Dansant sur les genoux des pavés…» ***

 

Un saut dans « la bouche et les oreilles

D'un dieu salubre et fort » pourtant ****

Pour « transformer le ciel » *****

Et tes « yeux de paon » *****

« Une île où je voudrais dormir avec toi » ***

Résument assez mal dans quel fatras

Benjamin naviguait entre les guerres

Et « le mollusque invisible d’autrui » ******

Ici-bas

 

* Nébuleuse

** Air mexicain

*** Un point c’est tout

**** Immortelle maladie (1924)

***** Dormir dormir dans les pierres (1929)

****** Des cris étouffés (1957)

 

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  • : Le blog de erts.over-blog.com
  • : His poetic style is a combination of lyrical writing with social, experimental and humorous themes. He believes that poetry has to renew with its popular functions to regain vitality in the world of French literature, as well as he likes committing most of his work to the constraints of certain traditional rules of form (to also have the pleasure of transgressing them).
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