Béton armé
Ô mon béton armé sous mon toit bien-aimé
Aux tiges de ferraille élevant la muraille,
Plus fort que le mortier ou la pierre de taille,
Que coule ta puissance aux pieds du mal famé.
Gloire à la casemate et vive le fortin !
Que ta belle industrie fasse crever la dalle
À tous ces affamés à la cagna tribale ;
Sous les bombardements, nous leur crierons : « Tintin ! »
Je rêve d’un building mais sans aucun jardin,
Sans pelouse où y germe un parfum citadin :*
Que l’étron et son chien migrent à la campagne !
Aide-moi à bâtir mon pays de cocagne.
Ô mon béton armé, hardiment façonné,
Aux tiges de ferraille exhibant ta droiture,
Dans un ultime plan contre Dame Nature,
Que coule le ciment sur le trèfle fané !