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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 21:05

Il y aura toujours le risque

D’une plaie ouverte

D’une porte mal fermée

La crainte

D’un sourire ambivalent

D’une insulte sournoise

Les affres

D’un aboiement étouffé

En mots de sang hachés à vif

Le doute

Sur les actions du voisin

Et jusque sur sa propre personne :

Origines, opinions, identités malléables

Les motifs qui nous poussent à essayer

Jusqu’au bout

Et bien sûr, quelques incertitudes

Sur le temps au mois d’août

Entre risque, crainte, affres et doute

Il reste le pilote et sa machine

Pris dans l’ivresse des slaloms

Quoiqu’indispensables

Les arrêts au stand (besoins et envies)

Ne sont qu’inspirations soumises

Aux souffles énigmatiques

De nos incessants malströms

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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 02:33

Les migrants fatigués

Du poids de leurs valises

Demi-morts nez à nez

Ressemblaient à Moïse

 

Sur la proue s’exhibait

Non loin des marchandises

Un corbeau noir de jais

Aux traques indécises

 

Des marins près des quais

Déroulant des balises

Au sonar repêchaient

Des épaves conquises

 

Par les flots s’évadaient

Les âmes insoumises

Au lointain divaguaient

Les dernières banquises.

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 19:51

Ligament croisé antéro-externe du genou,

La route est désormais trop longue :

Dies a quo, dies a quem, grand Dieu,

Combien reste-t-il de temps ?

 

On en passe trop à traîner au lit, rêver sur les réseaux

Et bien plus encore à parler à ses bottes.

Demain, tu nageras dans les eaux bleutées de la forêt

Puis tu porteras des bois de cerf en guise de trophée.

 

Au creux de la roche perforée

Se distillent les écumes de profit usé.

J'attends encore ma minute de lumière mystérieuse

Dans l’espace silencieux des choses indéterminées.

 

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 19:51

 

URBAN CHAOS

 

We'll meet again in urban chaos

between the no man's land of cities’ hopes

and seedy places of dusty lots

planted in religious deserts.

 

The loud buzz of a day’s end

will shake us out from our long torpors

filled with the indifference of our lukewarm heaters.

We will then fight over the pressure points

of our residual troubles.

 

Down to the shore, the marinas will wait for us

letting the pleasure crafts, at last,

guide us toward their world

of breeze, seaweed and salt:

head for unknown archipelagos of murderous hydras.

 

Quite predictably, corsairs' supple bullets

will bounce off our abdomens

less prone to futile pain

than the memorable frantic days lost at sea.

 

We will get washed up

against pipelines immersed along

the coasts of karstic rocks

as sensuous as shrapnel,

before being snatched by sprawling

points of embarkation.

 

On the speedometer of our navigation device,

complete standstill will prove very useful to our grasp

of a world devoid of its contours.

 

And then, the transshipment between three mixed cargos

will prove as delicate as illusory,

since except for a few fleeting dreams on board,

no load of ideals will be transferable.

 

Yet, the semblance of maneuvers

will easily overcome the lashing sea spray,

with the alluring sway that curious onlookers

will know how to turn into fantastic shipwreck tales.

 

Sooner or later, we'll have to surrender

to the power of acoustic screens

deciphering raw mutism

and wanderers’ rebellion.

 

In the depth of murky waters,

our ultrasonic radars will help us

reconnect with our flesh and blood.

Ghost echoes may likely cause interference with signals

received from the outside, but with determination

we will be able to pull ourselves

from their magnetic turmoil.

 

Joys born from the most remote confines of our endogenous world

will relieve us of any excessive frequential distress,

and to our delight, space-crafts

supplied at the stern of stoic frigates

will arm themselves with ambrosia spouts

to rescue us from stormy waters.

 

Someday, we'll meet again in urban chaos, I swear to you,

and we will all have fled our bodies decayed by war and wear

that impassively slide by

winding paths of dazzling limbo.

 

For the flesh piled upon the other, purulent with desire and fear,

fallen prey to greedy ignorance,

there will always be, written somewhere, I remember,

in those forever wide-opened eyes,

the original silence of freedom

that, once adrift, one happens to enjoy rediscovering at sea.

 

 

 

 

 

 

 

 

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 18:52

TILT

 

 

Année après année

On se bloque, on se bloque

Année après année

On finit par tilter

On débloque

 

Plein de rêves de conquêtes nous appellent

Lorsqu’en âge de vaincre

Bravant mille périls et cent guerres puériles

Le monde nous appartient pensent les jeunes imbéciles

Un jour, on se retourne, il n’y a plus personne derrière

Alors on capitule

Rentrant souvent chez soi

Fondant une famille ou restant seul parfois

Puis, c’est la lente agonie, les jours qui se ressemblent

On finit par mimer son propre personnage

Les silences remplacent les rires et les paroles futiles

On a ce beau rictus d’hypocrite ou une gueule d’alcoolique

Refuge dans l’artifice, on s’invente des principes

Il faut tenir jusqu’à demain comme s’il y avait des comptes à rendre

À son père, à sa mère partis l'été dernier dans l’autre monde

 

Année après année

On se bloque, on se bloque

Année après année

On finit par tilter

On débloque

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 18:41

JE RÊVE AU DOUX NECTAR[1]

 

 

Penché sur la tour Est

Ma cotte d’armes est lourde

Mes yeux sombrent

Et se ferment

Je rêve, ô doux nectar, du crime passionnel

M’abandonner à ces nuits sans entrave et sans fil

Et mon cœur tremble

Mon cerveau de verre

Ce monde à moi n’est peut-être qu’un faisceau

Un labyrinthe

Sourire hertzien



[1] Écrit en collaboration avec Christian Lagrange et Gaël Loison dans le Finistère (été 1997). Quelques modifications y ont été apportées ultérieurement.

 

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 18:39

 

 

 

BLOC URBAIN

 

 

Bloc d’ennui aux allées de plastique goudronné

Acier trempé dans la misère du calcaire

Au fond d’un bus ma tête molle

Comme une éponge imbibée de rhum

S’étire péniblement jusqu’aux entrailles

De la femme otage

Sexe exposé dans la gueule du loup

Aux crocs affutés du creux des lames

Chair et métal se confondent bêtement

Face à la réalité indigeste des cartons mouillés

Exécution des derniers artifices du bonheur digéré

Pour finir par tout laisser choir dans l’infinie tristesse

Des cataclysmes ratés

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 18:31

 

 

 

                    BUG VERITAS

 

 

Quand la mort nous prendra dans son grand manteau noir

Qu’elle refermera sous ses blanches phalanges

Nos corps disparaîtront dans un vaste entonnoir

D’où coulera un philtre offert aux mauvais anges

 

 

Quand le dieu du troupeau viendra nous égorger

Le joug se brisera pour un dernier hommage

Sous les coups protecteurs du bâton de berger

Au monstre qui a fait la bête à son image

 

 

Quand dans un jour prochain nous aurons tous perdu

Après l’avoir défié au jeu des devinettes

Quand le sphinx affamé viendra prendre son dû

Nous aurons le devoir de lui tendre nos têtes

 

 

Condamnées à flotter dans les couloirs déserts

Nos âmes pourriront comme des feuilles mortes.

Au royaume d’Hadès, automnes et hivers,

Perséphone en silence aura bloqué les portes

 

 

Qu’il faille au fils de Dieu périr comme un martyr

Donne aux êtres de chair une valeur physique

Car ce fut par un corps qu’on le fit tant souffrir

La mort du divin Christ semble un revers mythique

 

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 18:30

PYORRHÉE PLANÉTAIRE

 

Présence de poison dans les veines du monde

Aux démons putrescents sur sa peau moribonde

 

Odeur abjecte issue d’excrémentielles bouches

Un suc visqueux jaillit de suppurantes mouches

Bourdonnant, tournoyant en des volées d’ivresse

Au rythme des saisons dépourvues d’allégresse

 

Pour finir par s’échouer sur les vitres du ciel

Les pattes s’y engluent, enfer pestilentiel

Où survit l’asticot en germe exponentiel

Dans la chair asphyxiée d’un amas mercuriel

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 18:25

 

Fouillis urbains

 

 

 

 

On se retrouvera dans ces fouillis urbains

 

Entre les no man’s lands de l’espérance citadine

 

Et les lieux impudiques aux friches poussiéreuses

 

Plantées dans les déserts cultuels.

 

 

 

Les vibreurs sonores d’une fin de journée

 

Viendront nous réveiller des longues torpeurs

 

Chargées de l’indifférence de nos radiateurs tièdes.

 

Nous nous disputerons alors les points névralgiques

 

De nos troubles résiduels.

 

 

 

Les marinas nous attendront au pied des plages

 

Pour laisser enfin les voiliers de plaisance

 

Nous guider vers leurs univers

 

De brise, d’algues et de sel :

 

Cap sur les archipels inconnus des hydres assassines.

 

 

 

Presque sans surprise, les balles souples des corsaires

 

Viendront ricocher sur nos abdomens,

 

Moins réceptifs à la douleur inutile

 

Qu’à l’inoubliable frénésie des jours perdus en mer.

 

 

 

Nous viendrons nous échouer

 

Contre des pipelines immergés au bord

 

Des côtes de roches karstiques,

 

Aussi sensuelles que des shrapnels

 

Avant d’être happés par des points

 

D’embarquement tentaculaires.

 

 

 

Sur le compteur de vitesse de l’ouvrage de navigation,

 

Le zéro absolu se montrera fort utile à notre compréhension

 

Du monde vidé de ses contours.

 

 

 

Aussi, le transbordement entre trois cargos mixtes

 

S’avérera autant délicat qu’illusoire,

 

Puisqu’à part quelques rêves passagers à bord,

 

Aucun fret d’idéaux ne sera déplaçable.

 

 

 

Cependant, les semblants de manœuvres

 

Auront beau jeu de lutter avec, dans l’écume des tempêtes,

 

Le charivari et la beauté du tangage que les regards curieux

 

Sauront transformer en de fantastiques histoires de naufrages.

 

 

 

Tôt ou tard, il nous faudra abdiquer face

 

A la puissance des écrans acoustiques

 

Décryptant le mutisme sauvage

 

Et la mutinerie des passants.

 

 

 

Dans les profondeurs des eaux troublées,

 

Nos capteurs ultrasoniques nous permettront

 

De recontacter nos proches faits de corps et d’esprit.

 

Les échos fantômes sembleront perturber les signaux

 

Reçus de l’extérieur mais c’est avec détermination

 

Que nous saurons nous extraire

 

De leurs tourments magnétiques.

 

 

 

Des joies venues du plus lointain de notre monde endogène

 

Viendront nous soulager de nos trop-pleins d’angoisse fréquentielle

 

Et c’est avec délice que les aéronefs

 

Ravitaillés à l’arrière des frégates stoïques

 

S’armeront de leurs jets d’ambroisies

 

Pour nous tirer d’un mauvais pas marin.

 

 

 

On se retrouvera un jour dans ces fouillis urbains, je te le jure,

 

Et nous aurons tous fui nos corps décomposés par la guerre et l’usure,

 

Qui passent impassiblement

 

Par des chemins sinueux aux limbes fulgurants.

 

 

 

Pour ces chairs entassées, purulentes de désir et d’effroi,

 

Laissées à la solde de l’ignorance matérielle carnassière,

 

Il y aura, je m’en souviens, toujours écrit quelque part

 

Dans ces yeux grand ouverts à jamais,

 

Le silence originel de la liberté 

 

Que l’on aime à retrouver parfois égarée en mer.

 

 

 

 

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  • : Le blog de erts.over-blog.com
  • : His poetic style is a combination of lyrical writing with social, experimental and humorous themes. He believes that poetry has to renew with its popular functions to regain vitality in the world of French literature, as well as he likes committing most of his work to the constraints of certain traditional rules of form (to also have the pleasure of transgressing them).
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